La rivière de Crac’h et de St Philibert

Histoire de l’huître plate dans la rivière de Crac’h et la rivière de Saint-Philibert

La rivière de Crac’h comptabilisait autrefois six bancs d’huîtres plates qui se succédaient sur une quinzaine de kilomètres. La rivière de Saint Philibert abritait le banc de Larmor. Comme dans les autres rivières, la pêche y était pratiquée et réglementée pour préserver les gisements. Les excès, le braconnage puis l’épizootie du Marteilia vinrent progressivement rayer ces bancs des cartes. 

À la naissance de l’ostréiculture dans les années 1860, la rivière de Crac’h a été un véritable laboratoire qui a réuni les principaux pionniers de l’ostréiculture bretonne : de nombreux essais y furent pratiqués puis de nombreuses concessions y furent accordées en bordure des bancs naturels pour y poser des tuiles de captage.

Les frères Leroux avec le docteur Gressy furent à l’origine de la confection des bouquets, sur piquets de châtaignier. A la lecture du traité du docteur Kemmerer de l’île de Ré, ils améliorèrent ensuite leur pratique en chaulant les bouquets.

Mr Martin Alphonse, propriétaire du château de Kergurioné, obtint en 1861, tout près de sa propriété, un parc de 150 mètres sur 37 mètres en rivière de Crac’h qui lui servit de zone de captage. Son entreprise se développa, son personnel alternant entre le travail à la ferme et le travail sur les parcs ; il employa jusqu’à une centaine de personnes sur son domaine ostréicole, qui atteigna les 20 hectares entre terre-plein, bâtiments et parcs.

La famille de Wolbock investit en 1862 dans plusieurs sites en rivière de Crach (Keriolet – La Pierre Jaune) ou à proximité (marais salants de Beaumer et de Kervilen). Dans les bassins insubmersibles, le baron de Wolbock expérimenta le captage sur tuiles, en ruches, puis en bouquets, puis en bouquets chaulés et sur piquets. Il investit également dans une usine pour la confection de tuiles à base de vase marine. Pour ses nombreuses expériences partagées, le baron de Wolbock fut récompensé à plusieurs reprises.  

L’activité de captage s’est abondamment développée en rivière de Crac’h : en 1875, 900 000 tuiles y sont immergées et en 1950, 5,4 millions.

En 1970, avant l’arrivée du Marteilia, on recensait encore jusqu’à 130 entreprises ostréicoles.